
Dans ce roman, l'écrivain vétéran Erri de Luca (Naples, 1950) laisse transparaître des aspects de sa vie personnelle. À 18 ans, il a participé au mouvement de 1968 et, par la suite, a été membre du groupe Lotta Continua. C'est un passionné d'alpinisme et l'un des écrivains italiens les plus renommés du XXe siècle, comme le prouvent ses nombreux prix.
Deux hommes mystérieux se rencontrent en montagne, 40 ans après un procès dans lequel l'un des hommes était l'accusé pour appartenance à une organisation politique révolutionnaire, et l'autre était le délateur repenti. L'un d'eux mourra. Plus tard, le roman confronte un vieux militant à un jeune juge qui tente de l'incriminer dans la mort du troisième homme, décédé accidentellement ou, peut-être, assassiné. Le magistrat est plus jeune que l'accusé, déjà âgé, et ne sait rien de la lutte révolutionnaire des années 70 ni de la montagne, ce qui éveille sa curiosité. Lui ne connaît que les affaires judiciaires, et dans ce domaine, il n'y a rien à apprendre. Au fur et à mesure de l'enquête, il devient évident que les deux hommes maintenaient une certaine amitié.
L'intrigue de ce roman est simple : elle relate tout le dialogue entre le juge et l'accusé. Pour alléger la narration, des lettres d'amour intéressantes que l'accusé écrit à une femme sont alternées. Les dialogues sont bien pensés et ingénieux. Des thèmes tels que la justice et la responsabilité y sont abordés, toujours sur un ton très humain.