
Willy Loman a travaillé toute sa vie comme représentant de commerce pour obtenir ce que tout homme désire : acheter une maison, éduquer ses enfants, offrir une vie digne à sa femme. Il a soixante ans et il est épuisé ; il demande une augmentation de salaire, mais elle lui est refusée et il finit par être renvoyé « pour son propre bien », car il n’est plus aussi performant qu’avant dans son travail. Tout semble s’effondrer : il ne pourra pas payer l’hypothèque de la maison et, comble de malheur, ses deux fils ne font rien de valable. Ne s’est-il pas toujours sacrifié pour qu’ils fassent des études et trouvent un bon emploi ? Au fil des heures, l’avalanche de problèmes devient irrésistible, mais Willy vit dans une autre réalité, dans un autre monde : il a rêvé de tant de choses ! Il a été un travailleur parfait, un père et un mari parfaits : où est l’erreur ? En lui, ou chez les autres ?
« La tragédie de Willy Loman réside dans le fait qu’il a donné sa vie, ou qu’il l’a vendue, pour justifier qu’il l’avait gâchée », écrivit Arthur Miller, qui déclara à propos de la triste actualité de cette pièce : « S’il y a encore tant de Willy dans le monde, c’est parce que l’homme se soumet aux exigences impérieuses de la société ou de la technologie, s’anéantissant en tant qu’individu. »
Willy, le protagoniste, traite parfois sa femme avec peu de délicatesse, alors qu’elle l’aime aveuglément et le défend devant leurs fils, dont l’un est un coureur de jupons qui considère la femme comme un simple divertissement dénué de tout engagement, ce que révèlent certains de ses propos.
Arthur Miller reçut le prix Pulitzer pour cette œuvre en 1949, puis en 1955 pour Vu du pont (Panorama depuis le pont).