
Préparation de l'insurrection communiste à Shanghai (avril 1927) par l'une des factions dirigées par Kyo, Katow, Tchen... Ils parviennent à prendre la ville en attendant l'arrivée des troupes de Tchang Kaï-chek. Contre toute attente, le général exige la remise des armes, ce qui provoque la confusion des communistes (abandonnés par le Komintern dans la ville de Han Kéou) et leur seconde rébellion : ils recourent à l'attentat-suicide (Tchen), à l'emprisonnement (Kyo, qui se suicide, Katow, qui meurt sous la torture) ou à la dispersion. Parallèlement, la vie de l'homme d'affaires Ferral, qui réussit à rallier la bourgeoisie à Tchang Kaï-chek mais échoue à faire soutenir par la France le Consortium chinois dont il est le directeur.
Descriptions de la vie misérable des rebelles, des communistes, des bidonvilles de Shanghai, de leurs amours (Kyo et sa femme May, Ferral et sa maîtresse Valérie, Clappique et les prostituées). Le roman, pour ceux qui ne connaissent pas la situation à l'avance, est quelque peu confus ; peut-être l'écriture n'est-elle pas totalement épargnée par cette confusion. L'atmosphère nocturne est très bien rendue. Dans le goût de Malraux, il y a des conversations philosophiques, psychologiques et sociales intéressantes, par exemple sur l'angoisse ou, surtout, sur la solitude de l'être humain.