Prêtre à Ibillin, un petit village de Palestine, Élias Chacour, arabe et citoyen d’Israël, est un des témoins vivants de la coexistence prétendument impossible entre arabes et juifs au Proche-Orient. Alors qu’il n’est qu’un enfant, il est témoin de la violence avec laquelle les juifs nouvellement arrivés au pays imposent leur loi dans l’État d’Israël tout récemment créé. Lui-même non-violent, passionné de paix, apôtre de la justice, solidaire de ses compatriotes palestiniens, il a appris de son père à pardonner en toute circonstance. Il se plaît à dire : «Les Juifs et les Palestiniens sont frères de sang. Nous ne devons jamais oublier cela».
Ce témoignage est particulièrement poignant. Élias Chacour décrit son itinéraire dramatique, qu’il vit dans un esprit évangélique d’une exceptionnelle qualité. Les obstacles qui se dressent sur son chemin sont nombreux, que ce soit sur place, avec la destruction de son village d’origine, Biram, sous les yeux de ses habitants pourtant autorisés à y revenir après en avoir été expulsé des années plus tôt; la suspicion dont il fait l’objet en France, où il a été envoyé faire ses études au séminaire de Saint-Sulpice, où il est considéré comme un «sale Palestinien», l’attitude de l’évêque qui l’ordonne, l’accueil franchement hostile de la paroisse où il est nommé, etc.
Frères de sang est écrit en collaboration avec David Hazard, journaliste et directeur de la maison d’édition Chosen Books, aux États-Unis.
D.L.T. (Francia, 2015)