Roman de Joseph Malegue publié en 1928. Ce classique est devenu d'actualité en raison des citations du pape François, qui affirme avoir été influencé et aidé par sa lecture. Le roman fait référence aux « classes moyennes de la sainteté », si chères au pape François et qu'il a citées.
D'un point de vue littéraire, il s'agit d'une œuvre d'art, superbement écrite, qui conserve son rythme tout au long de son long voyage. Les personnages changent et évoluent de manière naturelle, au rythme du récit. Il y a des pages magnifiques, qui demandent à être lues plus longuement à cause de la densité du sens. C'est un roman de silences et de descriptions de l'esprit : l'auteur ouvre au lecteur avec une extraordinaire délicatesse, comme s'il le prenait dans ses mains sans même l'effleurer, et avec une grande précision l'intériorité des gens, leurs sentiments, leurs pensées, leurs peines et leurs joies.
Le fil conducteur du roman est la description de l'évolution du personnage central, Augustín, depuis son enfance, ses études, les diplômes et les postes d'enseignant qu'il obtient, ses recherches. Et l'évolution de sa foi chrétienne à travers la lecture des œuvres de Renan, Loisy et d'autres, qui ébranlent ses croyances. Le roman accompagne Augustin Méridier tout au long de sa vie. On y retrouve des personnages mémorables comme les parents d'Augustin, sa sœur Christine, son ami Lergilier... C'est une magnifique mosaïque de personnages, qui rappelle par sa profondeur Dostoïevski. Il est clair que l'auteur, Joseph Malegue, était un profond connaisseur de l'âme humaine et de la foi chrétienne qu'il professait avec profondeur et simplicité, et cette connaissance et cet amour des gens et de sa foi catholique transparaissent dans le roman.